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Prix Nobel, héritage ou résurgence ? Trois générations d’éditeurs

  • Tang Loaec
  • 20 nov. 2024
  • 3 min de lecture

La Revue Littéraire de Shanghai et d’Orient, inaugurée en 2006, a été remise en ligne aux premiers jours d’Octobre 2024. Une résurgence après cinq années de vie suivies d’une dizaine d’années d’absence. 


Voici déjà le second numéro, qui étend comme nous le souhaitions son champs critique de la Chine au Vietnam, au Japon, mais aussi à la Corée, dont la puissance littéraire a été remise en lumière par le couronnement d’une auteure Coréenne, Han Kang, Prix Nobel de Littérature 2024. 


Le Nobel de Littérature garde l’immense mérite de pouvoir mettre en lumière des œuvres de toutes langues et de toutes cultures, sans préoccupation commerciale, sur la base d’une exigence littéraire qui ne baisse jamais son ambition, et de les faire connaitre mondialement. Son héritage, depuis sa création, assure la qualité et l’indépendance de ses choix, discutés, mais jamais corrompus par des considérations de chapelle ou mercantile.


Pour célébrer la littérature asiatique, et parce que l’écriture de Han Kang le vaut bien, nous avons choisi de l’approcher au travers les regards croisés de trois critiques, Jean, Louise et moi-même, portant sur trois de ses textes, tous différents, tous portant la marque de l’écriture unique de Han Kang, à la fois douloureuse et poétique.


Vous trouverez dans la moisson de novembre Impossibles Adieux (Grasset), la Végétarienne (le Serpent à Plume), et les Chiens au soleil couchant (Zulma), trois textes sur lesquels se portent les regards de trois lecteurs et critiques, pour vous offrir la richesse de son œuvre.


Et d’autres textes en sus, bien entendu, comme le succès planétaire chinois - le Problème à 3 corps, le regard d’un française sur les failles de la société japonaise – l’Affaire Midori, le texte original Tête-Bèche dont a été tiré le film « In the mood for Love », et bientôt un regard sur la peinture vietnamienne au travers une exposition du Musée Cernuschi. 


Mais les termes héritages et résurgences valent aussi pour moi et pour notre revue.


Un plongeon dans mon histoire familiale, remémorée par la lecture des "Mémoires d’enfance sous la Révolution Culturelle" de Chen ‘Tsantsoun’ (陈长春), mon frère, exhume des antécédents à cette revue, plongeant bien plus loin que la création que j’en faisait en 2006. 


Notre trisaïeul, à mon frère et moi-même, était le Gouverneur, Tang Shouqian (汤寿潜), mandarin du plus haut rang sous la dynastie des Qin, Gouverneur du Zhejiang, réformateur et soutien à ses heures de Sun Ya-Tsen (孙中山), le père de la République Chinoise de 1910 qui remplaça l’empire Mandchou. Je découvre que lui aussi avait fondé une revue, nommée 天铎报 (Tian Duobao), le Tocsin Céleste.


Mais les résurgences mémorielles vont plus loin, et plus près de la littérature et matière de revues. Les recherches de mon frère ainé me rappellent que notre grand-mère maternelle, Chen Xiaocui (陈小翠), Maître à l’Académie de peinture de Shanghai, avait déjà fondé et dirigé une revue dédiée à la poésie et à la peinture chinoise.


Et son propre père, mon arrière-grand-père donc, Chen Diexian (陈蝶仙), auteur admiré du style littéraire dit alors ‘canard-mandarin-et-papillon’, auteur entre autres des Larmes du destin, roman en cinq millions de charactère, a lui-même été éditeur en chef du supplément littéraire d’un des plus grand journal shanghaien, le Shenbao (申报).


Quel héritage, sans que j’en aie eu conscience, que ces trois revues Chinoises, publiées par trois de mes ancêtres. Quel appel à l’humilité, mais aussi quel appel du destin.


Loin d’être la génération spontanée de l’enfant multiculturel né en France que je suis, comment nier être aussi l’héritier d’une lignée d’éditeurs, même si je n’ai jamais rencontré aucun d’eux. Je veux croire qu’il s’agit d’un parrainage heureux pour cette Revue. Elle ne vivra bien sûr pas de cet héritage, elle sera l’enfant de toutes les passions qui se réuniront autour d’elle, critiques, auteurs et lecteurs, pour lui insuffler vie.


Mes hommages donc aux compagnons qui ont déjà contribué précieusement à cette Revue Digitale, cette année tels Daria Oleynikova Loaëc, Jean de Chambure, Serge Perrin Mérinos, et d’autres aussi qui ont participés à sa première vie à Shanghai, ou que nous nous préparons à accueillir bientôt. Qu’ils soient tous remerciés.



Tang Loaëc

Directeur Éditorial

La Revue Littéraire de Shanghai et d’Orient



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Chen Diexian, arrière grand-père de Tang Loaec, et Chen Xiaocui, sa grand-mère (ainsi que ses deux frères)

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La Revue littéraire de Shanghai et d'Orient : ISSN 3074-9832   

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